La circulation de cuivre en Méditerranée occidentale entre l'an 1500 et 550 avant J.-C. traduit la grande complexité générée à l'époque par les différentes interactions existant dans cette région, qui servait de point de liaison entre le monde Atlantique et la Méditerranée orientale. Les lingots de cuivre à peau de bœuf (ox-hide) d'origine chypriote en sont un exemple. Nombreux en Sardaigne, ils ne semblent toutefois pas avoir d'utilité dans la manufacture d'objets nuragiques. La présence en Sardaigne d'autres types de métaux n'étant ni locaux ni chypriotes, dont l'origine est à rechercher du côté du Nord de l'Europe, est liée à l question sur l'identification de métal provenant de Sardaigne et de la péninsule Ibérique dans la métallurgie nordique. À cette situation s'ajoute la possibilité de voir le métal d'origine sarde arriver également sur la péninsule Ibérique.
Le projet vise à définir sous quelle forme, métal brut (lingots) ou métal travaillé (objets), avait lieu cette circulation de métal, et quels facteurs caractérisent les mécanisme d'échange du métal entre la Sardaigne et la péninsule Ibérique, d'un côté, et de l'autre, chacune de ces régions avec le reste de l'Europe et de la Méditerranée orientale. Nous essaierons également d'observer comment s'articulent ces circuits commerciaux à partir des étapes précoloniales, et comment ils ont été modifiés ou renforcés par les intérêts phéniciens et les échanges sociaux générés par ces échanges.
L'objectif est d'identifier l'origine des métaux par le biais d'analyses archéométriques (composition élémentaire et isotopes de plomb) en nous concentrant sur les lingots de cuivre et sur des matériaux dont la typologie cible des lieux de production étrangers, c'est-à-dire produits dans un lieu différent à celui où ils ont été découverts, avec un échantillonnage qui permet d'apporter une réponse aux questions posées.
Des centres de recherche d'Espagne, d'Italie et du Portugal participent au projet.